Revenus éligibles pour le statut LMNP : critères et détails
23 000 euros. Ce n’est pas un chiffre sorti d’un chapeau, c’est la frontière nette qui sépare le loueur en meublé non professionnel (LMNP) du régime professionnel. Peu importe combien de logements vous louez, ou leur adresse : ce seuil s’applique sans dérogation à chaque foyer fiscal.
Le LMNP ne se limite pas à une façon de louer. On distingue les locations confiées à un gestionnaire d’une résidence de services, et celles réalisées en direct, chacune avec ses propres exigences. Déclaration, fiscalité, avantages : tout dépend de la façon dont vous pilotez votre location.
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Statut LMNP en 2025 : à qui s’adresse-t-il et pourquoi suscite-t-il autant d’intérêt ?
Le statut LMNP s’est imposé comme un repère solide pour ceux qui veulent placer leur argent dans la pierre sans s’improviser professionnel de l’immobilier. Ce dispositif vise d’abord les particuliers ou foyers fiscaux qui souhaitent louer un logement meublé : studio, appartement, chambre, à condition de ne pas en faire leur activité principale. Peu importe qu’il s’agisse d’une résidence principale pour l’occupant, d’un logement étudiant ou d’une location touristique, tant que les règles de l’administration fiscale sont respectées.
Comment expliquer l’engouement pour ce régime ? Plusieurs raisons s’imbriquent. D’abord, la fiscalité : avec le régime des BIC (bénéfices industriels et commerciaux), le bailleur peut choisir entre la simplicité du micro-BIC et la mécanique plus fine du régime réel. Micro-BIC, c’est un abattement automatique de 50 % sur les loyers ; le régime réel, lui, ouvre la porte à l’amortissement du bien, du mobilier, et à la déduction des charges. Chacun y trouve sa formule, selon le temps et l’énergie qu’il veut investir.
Autre atout : la souplesse. Le LMNP s’adresse aussi bien à celui qui loue un bien déjà en sa possession qu’à l’acheteur qui vise un investissement locatif. Nul besoin de s’inscrire au registre du commerce : c’est la grande différence avec le statut LMP. Cette simplicité attire, tout comme la gestion plus légère, et le régime avantageux sur la plus-value immobilière si le bien est revendu.
Derrière ce succès, un constat : la demande pour des logements meublés reste forte, surtout dans les grandes villes, les zones tendues ou les bassins universitaires. Pour l’investisseur, c’est la promesse d’un rendement attractif, d’une certaine flexibilité, et d’un cadre réglementaire qui ne vacille pas au gré des réformes.
Quels revenus sont réellement éligibles au statut LMNP et comment fonctionnent les plafonds ?
Le statut LMNP impose un cadre précis. Seuls entrent en ligne de compte les revenus locatifs issus d’une location meublée non professionnelle. Il faut mettre à disposition un logement équipé, literie, mobilier, vaisselle, électroménager, permettant au locataire de s’installer sans délai. Location saisonnière, bail étudiant, résidence principale du locataire : tout est possible, à condition de rester dans le champ non professionnel.
Le point à surveiller : le plafond annuel des recettes. Pour garder le statut LMNP, les loyers perçus ne doivent pas franchir 23 000 euros par an TTC. Autre limite : ces loyers doivent rester inférieurs au total des autres revenus d’activité du foyer fiscal (salaires, bénéfices, pensions, etc.). Si l’un ou l’autre de ces seuils est dépassé, vous basculez automatiquement vers le statut de loueur en meublé professionnel (LMP) avec, à la clé, un régime fiscal bien plus contraignant.
Deux options fiscales s’offrent alors :
- Micro-BIC : Pour des recettes ne dépassant pas 77 700 euros par an, ce régime applique un abattement forfaitaire de 50 % (porté à 71 % pour des locations classées tourisme).
- Régime réel : Ici, vous déduisez les charges et pouvez amortir votre bien, ce qui séduit souvent les investisseurs qui visent l’optimisation au long cours.
La déclaration des revenus LMNP se fait dans la catégorie BIC. Ce régime fiscal peut permettre de générer un déficit reportable, dans certaines limites, sur les recettes locatives futures. Choisir entre micro-BIC et régime réel dépend des charges supportées, de la composition de votre patrimoine et de vos objectifs à moyen ou long terme.
LMNP géré ou non géré : quelles différences concrètes pour vos démarches et votre fiscalité ?
Le statut de loueur en meublé non professionnel varie selon que le bien est géré, en résidence de services, ou non géré, c’est-à-dire loué directement à un particulier. Ce choix structure vos démarches, votre fiscalité et même la charge administrative qui vous attend.
En version gérée, vous déléguez la location à un exploitant par le biais d’un bail commercial. L’exploitant garantit généralement le paiement des loyers, prend en main l’entretien courant, et gère la récupération de la TVA (notamment pour les meublés de tourisme classés, ou les résidences étudiantes, seniors ou de tourisme). Cette solution limite les tracas, mais si certains seuils sont franchis, l’inscription au RCS devient obligatoire. Le régime réel s’impose alors, avec possibilité d’amortir les biens, de déduire les charges et, dans certains cas, de récupérer la TVA.
À l’opposé, le LMNP non géré suppose que vous assuriez seul la gestion du bail d’habitation. La TVA n’est pas concernée, la déclaration s’effectue selon le régime micro-BIC ou réel, en fonction des loyers perçus. La CFE reste à acquitter, mais la fiscalité suit un schéma plus classique. Ce mode de gestion offre plus de souplesse, mais vous oblige à gérer en direct la recherche du locataire, la rédaction du bail et la gestion courante du bien.
En somme, ce choix influence directement la rentabilité, l’implication personnelle et la stratégie patrimoniale. Le bail commercial sécurise les revenus et décharge de la gestion, mais le cadre contractuel est strict. Louer en direct offre plus de liberté, mais exige une implication concrète, du suivi, de la réactivité. À chaque investisseur de trouver la formule qui lui correspond.
À l’arrivée, le statut LMNP n’est pas un simple outil fiscal : c’est un levier de stratégie, qui exige de choisir son camp, d’ajuster ses ambitions. Alors, géré ou non géré ? La réponse se trouve du côté de vos priorités, et de votre appétit pour la gestion locative.
